Chronique de voyage à la Réunion (EU, Océan indien - cherchez l'erreur :-)) ...autres sentiments et humeurs, au gré de l'inspirarion.
mercredi 31 décembre 2008
Au banc
Avant hier, le Sentier du littoral. Inégal et pas toujours aménagé ni suffisamment ombragé. Mais les efforts sont palpables et, s'ils vont dans le sens du parc des Tamarins (bas de Sainte-Clotilde), un modèle, ils vont dans la bonne direction. Le parc linéaire des Tamarins est surprenant par la variété des espèces d'arbres qui s'y défilent quant on y marche tranquillement. Certes tranquillement, car j'y ai tourné les soixante dernières pages de mon livre aux heures où je trouve le soleil trop haut pour marcher.
Aujourd'hui petit dej à Boucan canot (précédé d'une belle baignade avant neuf heures dans une mer calme), puis déplacement plus au sud sur la plage de l'Hermitage. Là, sous la double protection (sans compter le crème solaire) de la barrière de corail et de l'ombre des arbres, qu'il faut quand même rechercher si l'on ne veut rien d'autre que l'ombre, j'ai pu passer un moment agréable me consacrant à des lectures personnelles, suivies d'une autre baignade dans un courant surprenant. Il faudra absolument que j'y apporte mon masque et mes palmes.
Cette plage, longue et sablonneuse, s'étend sur des kilomètres et, en cette veille du Jour de l'An, elle était naturellement envahie par une foule de locaux animés. D'abord les créoles réunionais qui, nombreux en famille, y font la fête avec tout ce qui faut y compris des génératrices. Bien équipés à la plage ceux-là... J'y ai même vu quelques hamacs, rares ici...
Ayant ajouté en ce 31 décembre une contribution toute personnelle aux trésors que renferme l'Océan indien, présage d'une année 2009 qui a toutes les chances d'être débordante de prospérité et de sérénité, je ne peux qu'étendre généreusement ce bon présage, si je le peux, à tous et à toutes à l'heure des derniers battements de 2008.
Bu :
Bourgueil, Apellation Bourgueil contrôlée, Les Fays,
2005
Nouveau pour moi.
dimanche 28 décembre 2008
Roland Garros
Pour en savoir plus : http://adcmeeting.free.fr/rolandgarros/audace/audace.html
Le flamboyant est un arbre assez commun ici qui se remarque en saison parce qu'il devient littéralement saturé de fleurs rouge orangé. L'espèce nous gratifie encore ces jours-ci de la vue de quelques spécimens à la floraison tardive. Ici même, il y en a précisément deux qui attirent mon attention, un qui enjolive le coin de la brasserie opposé au monument, l'autre forme une grosse masse rouge qui est comme suspendue dans les airs de l'autre coté de la rue, à l'entrée du parc.
Un flamboyant en fleur tiré de : http://vtom.voyages.free.fr/reunion/2004/index.htm
Je viens de participer à la Fête du littoral, ce dimanche. En plus du concert de musique créole réunionaise et de Maurice, dont les rythmes et l'effervescence me rappellent les Antilles, j'ai pu observer à souhait le décor que je viens de décrire. J'ai même prolongé ma présence ici pour lire les premières pages d'un thriller qui s'annonce passionnant : La lecture assassine, savourant du coup la douceur de l'air tiède poussé par une petite brise de fin de journée. Je me disais que ce climat n'est pas du tout désagréable.
En supplément :
http://www.orange.re/s-informer/actualite/reunion/le-sentier-littoral-nord-en-fete.html
jeudi 25 décembre 2008
Randonnée de Noël - suite en photos
Le gîte de la Plaine des Chicots.
Pour voir l'image dans son contexte : runrando.free.fr

http://photoreunion.over-blog.com/photo-269884-plaine-des-chicots-001_jpg.html
Encore quelques photos de qualité enrichies d'explications sur la végétation et les forêts de l'île. Bien fait.
http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://pagesperso-orange.fr/SVT.ocean-indien/natureplantee/1.jpg&imgrefurl=http://pagesperso-orange.fr/SVT.ocean-indien/natureplantee/nature_plantee.htm&usg=__dnCvNlVbsbL2FtE5Rksd3JmsbHY=&h=465&w=818&sz=104&hl=fr&start=15&tbnid=hAAs81G7UmeqLM:&tbnh=82&tbnw=144&prev=/images%3Fq%3Dplaine%2Bdes%2Bchicots%26gbv%3D2%26hl%3Dfr
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Récit de randonnée de Noël
Photos dans la prochaine livraison...
Dans ce récit authentique, les coïncidences sont étonnantes. Gabriel, l'archange par qui arrive les bonnes nouvelles, prendra pour moi la forme de celui qui m’a donné l'envie de me lancer dans cette randonnée à l’Office de tourisme. Les bergers me sont apparus sous la forme de M. Georges Zibel et surtout des trois Créoles blanc mis sur ma route par la providence. Ils m’ont permis de retrouver mon chemin, comme les bergers de l’histoire. Mon étable de Nazareth est le refuge où j’ai dû m’arrêter le soir après avoir longuement marché, à l’instar de cette marche vieille de 2000 ans. Faute d’un bœuf et d’un âne pour me réchauffer, car il fait froid en altitude, n’ayant presque rien avec moi, j’ai pu néanmoins, coup providentiel de l'archange, allumer un feu et le nourrir toute la nuit. Les rois mages guidés par leur intelligence du ciel tapissé d’étoiles, tableau dont je ne comprenais pas le sens, m’apparurent dans les ombres chinoises. Et Marie ? Marie est quelque part dans mes rêves. Quant au petit Jésus, dans la nuit du 23 au 24 décembre il était encore trop tôt, le petit Jésus n’était pas encore né.
L’Office de Tourisme
Dès le lendemain de mon arrivée je m’étais rendu à l’Office de tourisme pour un aperçu des activités qu’on propose aux visiteurs. Des préposés vous renseignent avec compétence et aimablement. S’y trouve aussi une bibliothèque bien garnie en livres et produits de l’art et de l’artisanat réunionais. J’y avais acheté tout de suite cette randonnée au lieu dit de la Roche écrite. Coté pratique à ne pas négliger, je pouvais me rendre à quelque distance du départ avec les bus de la ville. Le prix de 15 € couvrait le gîte de montagne à la Plaine des Chicots, mais pas le repas du soir ni le petit déjeuner pour lesquels il fallait réserver à part en appelant au gîte et payer le supplément demandé. Ce que je fis, n’ayant nullement l’intention d’apporter mon lunch.
Comme l’arrivée au gîte devait se faire après quinze heures, je pris le temps nécessaire pour régler quelques affaires en matinée et, vers treize heures, je me rendis au Petit marché, carrément dans le centre coloré de Saint-Denis, pour prendre le bus.
Le trajet en bus
Il en coûte 1,30 € pour un billet au gros prix acheté au chauffeur. Ce billet donne droit à toutes les correspondances, ce qui fait qu’il est possible de se déplacer assez loin pour cette somme. Pour mon cas, je devais prendre le 12, puis le 12a. Le premier, un autobus conventionnel; le second, un minibus de cinq passagers, détail qu’il me fallut d’ailleurs un peu de temps à réaliser, cherchant ailleurs et plus gros je l’ai presque manqué… Il n'était pas identifié.
La Diagonale des Fous
C’est à bord de ce minibus, deuxième partie du trajet sur une route où les virages en épingle sont négociés tous les cent mètres, que j’ai fait la connaissance de Georges Zibel. Créole réunionais d’abord discret et courtois mais qui, d’une chose à l’autre, finit par me raconter ses exploits de randonneur. Imaginez-vous que j’avais à mes cotés un marcheur ayant treize fois complété le Grand Raid de la Réunion, appelé aussi la Diagonale des Fous. La réussite du Raid impose la traversée de l’île à pied, soit 150 km en marchant ou en courant (pour ceux qui le peuvent), car il y plus de 9000 mètres d’ascension cumulative à se taper dans des pistes difficiles. Outre la chaleur tropicale, il faut braver le froid, la pluie, le temps sec, tous les micro-climats sont au rendez-vous. Pour les intéressés, la 17ème édition de ce défi sportif se tiendra en octobre 2009. Plus de détails à
http://www.grand-raid-reunion.com/




Georges Zibel a fait preuve de courage en randonnée
Le départ à 14h50
M. Zibel me donne les indications pour me rendre au départ de ma randonnée. Je savais que j’avais un certain parcours à faire, je n’avais pas, par contre, d’informations très précises sur le type de piste ou de départ que je devais prendre. Mon sac à l’épaule, je vérifie avec la dame que je croise à la bifurcation même où le chemin sur lequel je marche rencontre le chemin bétonné à gauche que M. Zibel m'avait dit de prendre. Elle me le confirme, c'est par là. Bingo !::
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Le temps passant, je commence à m’inquiéter de ne voir aucun panneau d’information. Au bout d'un moment, je vois quelque chose qui pourrait être le gîte, voilà, j’y suis. J’appelle au gîte, que je rejoins. (D’autres essais échoueront plus tard faute d’antenne.) Je parle à M. Bonnard, le gardien-cuisinier du gîte et fonctionnaire de l’État, et je lui dis qu’enfin je crois reconnaître le gîte de l’autre coté de la vallée. Je lui décris rapidement la forme et la couleur de ce que je vois, un interlocuteur pressé à l'autre bout, ne me décourage pas de poursuivre. Je lui dis donc que je serai là dans une vingtaine de minutes. Je reprends la marche, une petite heure se passe à travers une jolie forêt de gros arbres, comme des pins, puis des bambous typiques que l’on ne trouve qu’à la Réunion (je l’apprendrai plus tard). Une petite rivière à traverser. Clic, photo. On me l’avait dit. Vraiment pas mal comme décor. Des arbres en fleur. Je marche. Je réalise de plus en plus que je manque de renseignements précis, la Plaine des Chicots, la Roche écrite. Oui, je me rends à la Plaine des Chicots pour dormir et demain, à la première heure, c’est la Roche écrite, au lever du soleil, où j'aurai toutes les chances d’avoir un ciel dégagé, une vue imprenable sur deux des trois cirques de l’île à la fois. Lesquels ? Probablement Mafate et Salazie car le cirque de Cilaos est plus au sud.


Les «bergers» de Macasie me remettent sur le bon chemin
Tentant de contourner la vallée en prenant toujours à droite, je tombe sur deux, puis trois Créoles blancs. «Est-ce le gîte de la Plaine des Chicots ici ou pas loin ?» Pas du tout. On me dit que je suis à Macasie. Ah bon. On me parle d’Émilie Boyer, qui est de là et qui travaille en pédiatrie au Québec. Le tout dans un français que je peine à comprendre. Conclusion : je n’y suis pas, mais pas du tout. De Macasie à la Plaine des Chicots c’est une douzaine de kilomètres, si j’ai bien compris. Ils se prêtent souriants à une séance de photos. Douze km, c’est pas mal… Ils me parlent de leur temps, du temps des longues marches obligées dans les pistes et par des signes sans équivoque je comprends qu’ils marchaient, travaillaient plutôt, avec des charges sur la tête. Ils témoignent d’un passé qu’ils ont de toute évidence tous vécu.



Enfin une affiche! Je suis arrivé à mon point de départ, le vrai. Il est 18h. J’ai chaud, je suis encore en état de marcher, je pourrais me rafraîchir et repartir, arriver là-haut la nuit tombée dans deux heures avec de la chance et Dieu sait quand si j’en ai pas. Comme je ne connais pas le sentier et que je redoute maintenant le manque de balises et l'absence de signalisation, je refuse de me lancer. D’ailleurs je commence à marcher deux ou trois petites minutes dans le sentier comme pour me convaincre de la justesse de ma décision, c’est chose faite.
Le départ clairement identifié
Je sais maintenant que du point où je suis, Camp du morne ou quelque chose, ce n’est ni bétonné ni goudronné mais bien un sentier forestier qui mène au gîte. Vive la signalisation. Clic, photo. À l’heure de déposer mon sac et de me cramponner pour la nuit, je suis fixé. La montée, la prochaine car il faut dire qu’on est ici à 1200 mètres d’altitude, se fera au fil d’un sentier traditionnel réunionais, ce type de sentier enraciné dans la vie de l'île et que je découvre peu à peu.
Il y a longtemps que je n’avais passé une nuit au frais dans un endroit où il est en plus interdit de camper. Sous un abri à pique nique, trône un gros foyer en maçonnerie. Je décide m'installer ici. La nuit tombe rapidement. Fontaine à proximité, en bas, à moins de cent mètres. Personne ici. Je me couvre d’eau fraîche. Les pieds c’est bon, et en plus ça soulage des piqures de moustiques. Je lave la table de pique nique qui me servira de lit de camp, je me sers d’une petite éponge laissée là par d’autres passés avant moi. Je fais rapidement l’inventaire de ce que j’ai d’utile et de ce qui me manque, de ces manques qui peuvent faire souffrir. Parti pour une ballade tout compris, je n’ai ni lampe de poche, ni allumettes, rien à manger, même pas un sac de pinottes. J’ai avec moi un tee shirt et une chemise légère, les deux tout neufs et dans leur sac; une chemise trempée de sueur; une paire de claquettes inutiles; un sarong de coton léger; ma casquette. Heureusement j’ai du OFF région sauvage et ma pommade d’hydrocortisone dont je ne me sépare pas. Mes espadrilles et une paire de chaussette, trempés. Un cellulaire avec radio intégrée, youppi, mon appareil photo, mes lunettes.
Surprise. Une voiture arrive lentement avec un vieux couple à bord. Le monsieur âgé descend, fait quelques pas. «Il fait chaud en bas», me dit-il. Il poursuit : «Avant, il y a vingt ans, on ne pouvait venir ici, il n’y avait pas de route». Je lui demande si ce sera froid. «Ah oui, dit-il, c’est froid ici la nuit». La dame ne descendra pas. Ce fut mes seuls visiteurs. Et puis, j’ai vite jugé que ne s’y connaissant que fort peu en matière de froid, ce monsieur avait tort. Ce sera peut-être un peu frisquet, je le concède, mais pas de quoi s’énerver. Sauf que… la nuit, on est plus frileux…
La découverte du feu
Je finis de localiser et de mettre tout proche mes maigres biens. Il fera bientôt nuit d’encre. S’il est arrivé à Jésus de Nazareth de recevoir de l’or, de l’encens et de la Myrrhe en cadeau, mon cadeau à moi, ce fut de découvrir en jouant négligemment dans les cendres grises, n’ayant maintenant rien d’autre à faire, une petite lueur orangée. Cette lueur était si pauvre qu’il ne s’y échappait même plus un petit filet de fumée qui m'aurait fait deviner tout de suite le feu.
Nullement comparable à l’émotion de Robinson Crusoé lorsqu’il remarqua que les traces de pieds sur la plage n’étaient pas les siennes, cette découverte du feu me réjouit considérablement et me permit de passer la nuit dans un confort relatif, ce que je réalisai profondément à mesure que les heures passaient. Non, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. J’ai passé mon temps à entretenir le feu, à sécher les bûches humides sur la grille à saucisses, à alimenter de coté des braises chaudes pour sécher mes espadrilles et mes bas. Changer de position, car je ne savais plus comment me mettre et renoncer à m’étendre sur la table parce que trop froid. J’ai bien aimé observer le ciel du Sud, depuis Camp la Morne, endroit assez éloigné pour que la nuisance de l’éclairage urbain ne joue pas.
Les ombres chinoises
Sur fond de voute céleste, éclairée par les étoiles, se détachait assez nettement le contour sombre de la végétation qui m’apparaissait comme des ombres chinoises mais en plus ciselées, tout en dentelles. C’est là que je pris conscience dans ma solitude volontaire que j’étais entouré de toute une galerie de personnages et d’objets. Lucky Luke, des obélisques de l’Île de Pâques, des centaures en pleine copulation observés par un animal préhistorique, des monstres et plein d’autres personnages qui nourrissaient mon dialogue intérieur. C’est d’ailleurs au beau milieu de la nuit que, mine de rien, les rois mages, Balthazar, Gaspar et Melchior, s’invitèrent dans mon humble mais vaste demeure. J’imagine que, en route pour leur rendez-vous du 25 décembre, ils ont l’habitude de saluer au passage ceux qui dorment dans l’humilité des étables ou dans des lieux de silence qui leur ressemble. Car le silence était profond et en quelque sorte solennel. Peu de bruits de petits animaux, seul de temps en temps un petit coup de brise qui s’annonçait d’avance dans un bruissement de la végétation au loin et qui passait en rafale. Hormis cela, le silence régnait.
De bon matin
C’est à 5h10 précisément que je m’engageai sur la piste avec pour seul objectif la Plaine des Chicots. À cette heure matinale les oiseaux sont très actifs. Les cris et les chants se répondaient au fil des déplacements incessants. Entre autres, le cardinal de la Réunion, qui diffère du nôtre mais lui ressemble, est courant ici. Je crois bien avoir aussi vu le tuit tuit… une attrape pour touriste en mal d’exotisme, pensez-vous, une attrape pour les tuits ? C’est d’abord ce que j’ai cru en entendant ce nom à l’Office de tourisme, mais c’est loin d’être le cas. Le tuit tuit est une espèce protégée qui ne vit que dans les Hauts de Saint-Denis et de la Possession, on mentionnne la Plaine des Chicots et la Plaine d’Affouche comme ses habitats favoris.
Au gîte
Sur place, Monsieur Bonnard, un cafre (noir réunionais, au féminin cafrine…) se fait surprendre avec son balai et son sceau à la main. «Je nettoie et je rentre chez-moi», me dit-il, sèchement, décidé de ne rien changer à l’impression que j’avais conçu. Heureusement, l’homme s’est adouci un peu par la suite. Refusant de me laisser dormir une petite heure ou deux, même après que je lui eu rappelé que le départ devait être au plus tard à dix heures mais pas nécessairement avant.
Peut-on parler d’un bon petit déjeuner français ? Celui que le gardien du gîte me servit efficacement était ordinaire mais bien apprécié puisque je ne m’étais rien mis sous la dent depuis midi la veille. Café ordinaire et trop chaud, lait en poudre, gâteau blanc sec, une demi baguette, biscottes et confitures à la pectine. Peu loquace, enfermé dans sa cuisine, quelques phrases furent néanmoins échangées si bien qu’à la fin il m’indiquât la direction du dortoir. J’avais deviné qu’il fallait l’utiliser en self service. Matelas, couvertures chaudes, un drap, le tout replié au pied du lit, pas d’oreiller. J’ai choisi une paillasse et me suis détendu avec plaisir.
Or, à peine couché, les huit ou neuf qui avaient dormi là revenaient de la Roche écrite, cinq km plus loin et 400 mètres plus haut. Difficile de dormir avec des jeunes qui jouent à Tarzan dans un arbre et le bavardage incesssant de ceux qui se paient une halte avant de finir leur descente. J’appris plus tard que la direction qu’une femme prit avec deux autres était celle de la Plaine d’Affouche, les autres, enfin tous, finirent par m’avoir à l’usure, je compris que c’était peine perdu d’essayer de dormir. Les yeux tout grand ouvert, je résolus de me lever. Je repartis avec le groupe qui descendait du coté d’où j’étais moi-même venu plus tôt, le coté de Brulé, le village le plus proche. Descendre en groupe était d’ailleurs un motif suffisant de me lever. Pour quelqu’un qui n’a pas dormi, mieux vaut jouer de prudence et ne pas descendre en solitaire.
Une descente instructive
Sur le chemin du retour, j’appris que les oiseaux de la Réunion étaient, il y a un temps, presque tous disparus. Les Créoles blancs, ces modestes colons devenus autochtones, installés dans les Hauts, mettaient de la colle sur les branches pour attraper les oiseaux dont ils se nourrissaient, un complément alimentaire nécessaire à cette époque, paraît-il.
J’appris aussi que le tronc des fameuses fougères arborescentes servait autrefois à faire des bacs à fleurs. Un produit local et durable qui résistait bien aux arrosages répétés des plantes qu’il pouvait contenir. Cette pratique est aujourd’hui interdite, question de protéger l’espèce. Autre découverte, le tamarin est un arbre endémique à La Réunion, un gros arbre qui sert en ébinisterie. L’autoroute présentement en construction, qui allégera heureusement le trafic du coté ouest, porte d’ailleurs le nom d’Autoroute des Tamarins. Parmi les exclusivités réunionaises, puisque nous y sommes, il y a aussi le tang, un petit hérisson qui a la particularité d’être incapable de courir, ce qui le rend d’autant plus mignon. On dit qu'il l'est... Il se fait prendre par un oiseau de proie, dont le nom m’échappe, qui serait d'ailleurs son seul prédateur. Des prédateurs, il n’y en a pas beaucoup sur l’Île, hormis le rat qui se nourrit entre autres du tuit tuit, ce qui rend la pratique du plein air ici absolument sécuritaire. Les pistes escarpées et en pente raide, souvent humides, peuvent être dangereuses, mais les beautés renouvelées qu’on y découvre valent amplement l’effort, notamment les vues sur la mer depuis la montagne.
Les sentiers de La Réunion
Mon compagnon de descente, un grand mec dans la petite cinquantaine est accompagné de sa femme qui, elle, se concentre sur un genoux fatigué pendant que lui parle. Natif de la Réunion, il habite Thaïti depuis 25 ans et rend visite à ses parents. Vol Tahiti, la Réunion ? Faut pas y penser. Le voyage se fait normalement par Los Angeles, Paris, puis la Réunion. De l’autre coté c’est possible mais pire… Genre Nouvelle-Zélande, Kuala Lumpur (je pense) et des correspondances impossibles. Excellent projet pour passer la semaine dans les transports, paraît-il.
Bref, tout ceci pour vous dire qu’il n’y a pas de pistes de randonnées à Tahiti comme il y en a tant et de si belles ici. Le phénomène tient à des raisons historiques propres à La Réunion. À l’abolition de l’esclave en 1848, dont on vient de célébrer l’anniversaire le 20 décembre, les Blancs, ceux qu’on appelle aujourd’hui les Créoles blancs par opposition aux métros – métros, les Blancs du continent – sont montés dans les Hauts de l’Île. J’ignore pourquoi mais, dans ces espaces alors peu explorés et inhabités, ils ont vécu en autarcie, d’agriculture, de cueillette principalement. Ce sont eux qui ont ouvert toutes ces pistes en montagne qui, au départ, avaient toute l’importance économique d’un réseau de communication. Aujourd’hui encore, même si ce mode de vie est révolu, mon compagnon de route m’assure que l’on peut encore de nos jours, dans certains coins de l’Île, au cours d’une rendo, se faire doubler par un créole blanc au pas de course transportant sur la tête un sac de ciment de 40 kilos. Tuit tuit ?
Dans ma nuit blanche, je revois le tableau noir de mes ombres chinoises, y avait-il un Créole blanc courant avec une poche de ciment sur la tête ? Attendez que je me rappelle…
Une belle excursion
L’excursion qui commence en prenant l’autobus municipal depuis le centre-ville bigarré de Saint-Denis et qui se termine à la Plaine des Chicots ou à la Roche écrite est une belle aventure. Il faut partir le matin. Il ne faut pas s’aventurer dans les raccourcis non balisés, au risque de se perdre, comme me l’a finalement dit le gardien du gîte. Il faut plutôt, une fois sorti du minibus, continuer sur la route goudronnée, en montant et en suivant les quelques indications pour arriver au point de départ de la randonnée en montagne. Le long de la route, il y a plusieurs endroits aménagés pour piqueniquer. La randonnée proprement dite se fait entièrement dans le Parc national de l’Île. Les marches sont hautes, c’est parfois boueux, parfois glissant mais très praticable si on est prêt à y mettre l’effort. C’est beau tout le long. Le climat et la végétation changent en cours de route, ce qui ajoute à l'attrait. Pour la Roche écrite, attendez que j’y retourne pour la suite.
Gilles Verrier
Petit récit de presque Noël
Le 25 décembre 2008
dimanche 21 décembre 2008
Sud sauvage

Quelques photos, Sud hôtel au Tampon, procession hindoue, Grandes Anse (à la Petite île), Manapany. En ce dimanche, 21 décembre 2008.
samedi 20 décembre 2008
Rougail saucisse

La ville de Saint-Pierre, s'étend vers les montagnes depuis une magnifique plage dont les différentes parties se divisent en espaces pour la baignade, le surf, la plaisance. On y organise aussi des départs pour la pêche au gros. Un très joli parc linéaire (les familles créoles s'y attardent avec leur pique nique), restaurants et magasins animés longent la plage. Commercial mais sans excès, pittoresque et agréable.
Il a fallu que je m'écarte pour la prise de photo d'un mariage créole. Pour faire sourire avant de cliquer, ici c'est ni cheese ni fromage mais rougail saucisse.
De Sud Hôtel, Le Tampon, je vous dis Rougail saucisse.
http://www.ilereunion.com/sudhotel.htm

jeudi 18 décembre 2008
La Réunion en cartes

La fabrication du COOL et ses risques
Plus disponible ici au magasin Pardon, en plein centre-ville de Saint-Denis. Je l'avais vu, le sac, en montre à la boutique, le jour même de mon arrivée, mais pas disponible. À mon deuxième passage au magasin, plus disponible plus en montre, NIET. Carla Bruni poursuit le patron de Pardon pour la présence de son corps sérégraphié sur le sac. Et moi qui croyait que tous les manequins, chanteurs, gens du métier de la scène étaient un peu exhib sur les bords...

La boutique Pardon, c'est des vêtements, des accessoires, des petites publications, des cartes de souhaits, tout cela réalisé avec l'image en tête, un petit coté jeune, dépouillé, amusant. Peter Mertens sait fabriquer du cool et pour un septuagénaire, il se défend bien dans le genre. Mertens, Allemand d'origine, installé à la Réunion, créateur de la marque.
Pour la petite histoire, je me souviendrai que j'étais là quand les sacs ont cessé d'être distribués et le jour où ils ont même cessés d'être en montre.
Pour les intéressés et grâce au Net on ne peut plus rien cacher. Voyez par vous-mêmes :
http://www.vsd.fr/contenu-editorial/l-actualite/les-indiscrets/1119-carla-bruni-ne-pardonne-pas-a-pardon
Originalité et tradition - Villes et villages de l'Île
L'abondance des noms de saints, d'une part, et, en contrepartie si l'on veut, l'abondance des noms originaux qui décrivent souvent la géographie ou un événement. En voici quelques uns : L'entre deux, Les Avirons, Bras Panon, Boucan Canot, L'Hermitage, Plaine des Palmistes, le Tampon, Ciléo, Silazie, Mafate, Plaine des Cafres, etc...
En passant, Cafre c'est le mot créole pour les noirs; Malbar = Indous minorité présente partout; Zoreils = les Blancs; Zarabs = les musulmans d'où qu'ils viennent.
Une présentation de 24 communes de l'Île
http://www.mi-aime-a-ou.com/communes_ile_de_la_reunion.php
C'est Noël au Conseil général
Portail et abondance de végétation défendent l'entrée d'une «case créole» luxueuse mais visiblement négligée - rue de Paris, Saint-Denis, en route pour le Jardin d'État. L'étoile des rois mages est sur l'asphalte.
Les Loges du Park
Je viens de me déplacer aux Loges du Park située à moins de 10 minutes de marche de l'autre. C'est toujours réjouissant d'éprouver le sentiment d'améliorer son sort. C'est ce que je viens de vivre. Si les loges du Park est aussi au fond s'une impasse, la comparaison devient difficile au-delà de ce premier constat. Ici, j'ai un grand lit, un frigo, un évier double avec des armoires en haut qui forment un coin cuisine, de l'espace de rangement additionnel et une salle de bain complète. L'internet dans la chambre par câble, wifi ailleurs dans l'hôtel. J'accède à ma chambre sans passer par le lobby, en traversant la cour ombragée de l'hôtel. C'est un peu comme un petit logis sympathique, en retrait des autres chambres.
http://www.leslogesdupark.fr/
Ce matin je me suis promené en bonne compagnie dans un coin de Saint-Denis que je n'avais pas encore visité. Jardin de l'État, Préfecture, Galerie d'art. Voir la suite... dans le message suivant.
mercredi 17 décembre 2008
Temple TAMOUL à Saint-Denis

Marcher Saint-Denis




POUR VOIR L'ALBUM EN LIGNE : http://picasaweb.google.ca/techneau.waterwise/VoiePietonneBarachoisSquLeconteDeLisleEnvirons#
mardi 16 décembre 2008
La route du littoral
lundi 15 décembre 2008
En vol et à terre
Boeing 747-400 19h20 (heure de Paris)
Quelque part au-dessus de la Méditerranée. Déjà trois heures de vol, il en reste sept et demi. Le temps passe bien, entre coupé de lectures et d’autres distractions auxquelles il faut inclure des moments de turbulence notables mais heureusement de courte durée. On vient de reprendre les restes du premier repas, les lumières sont maintenant tamisées dans l'avion. Mon voisin est une huitre. J'aurais bien voulu échanger quelques mots, question de varier un peu les passe temps sur ce long vol.
Aéroport de Gillot - Saint-Denis
Je regarde par le hublot : un paysage tropical qui ne m'est pas familier, la montagne toute proche baigne dans la lumière du petit matin. Un sourire irrépressible me monte aux lèvres...