mardi 10 février 2009

Gael impose son rythme

En pleine saison cyclonique, ne fallait-il pas s’attendre à ce que le phénomène s’invite et qu’il marque la vie de l’île ? Ouais… Gaël aura, entre autres méfaits, perturbé mon voyage. D’abord l’annulation à la dernière minute d’une rando attendue de deux jours. Au départ de Cilaos il fallait passer à Mafate par le col du Tahibit, bivouac à Marla (hameau du cirque de Mafate) et retour le lendemain.

Ce n’est pas tout, mon cours supplémentaire de plongée prévu pour la journée suivante, le lundi 9 février, est à l’eau. En passant par là samedi, j’ai vu la palanque du capitaine bien à l’abri, loin dans les terres.

Le cyclone, dont le centre est passé à quelques 200 km des côtes, s’est éloigné pour ensuite se rapprocher à nouveau de la Réunion décrivant par là une trajectoire qui n’avait pas été prévue. Ses effets sur l’environnement de l’île ont été fortement ressentis : fortes pluies, 200 mm à la Plaine des Cafres; vents violents, pointe de 168 km au Piton Sainte-Rose; forte houle qui a fini par forcer la fermeture de la route du littoral pendant les jours qu’il faudra (trois ?), histoire de combler un cratère de cinq mètres creusé par les vagues. La fermeture de la route de l’ouest dans le secteur dit de la corniche (27 km dès la sortie de Saint-Denis sur lesquels la route se déroule comme une ficelle, coincée entre le front de mer à l’horizontale et des falaises abruptes à la verticale) est un gros inconvénient. Déjà que tous n’empruntent pas cette route par beau temps ! Mais c’est la seule route à grande circulation par l’ouest. Hormis de tenter le passage par le long trajet de la montagne, il faut passer de l’autre coté de l’île, par l’Est.

Autre dommage routier important, le radier endommagé sur la Route nationale à Saint-Louis… qui sera, prédit-on, la cause d’embouteillages majeurs dans le sud de l’île. On parle aussi de 80 % des serres du cirque de Salazie (production de tomates entre autres) qui seraient détruites ou endommagées, rupture de l’alimentation en eau à plusieurs endroits, ravines engorgées et radiers submergés, ici et là, qui auront isolés des familles, de petits villages. Quelques mortalités, des inconvénients pour tous.

Arrivé ici au temps des litchis, je repars au temps des ananas. Entre les deux, une évolution du climat qui n’est pas pour le mieux. Plus de pluie, du temps nuageux. Les sentiers de randonnée deviennent de plus en plus impraticables et la mer pas nécessairement aussi accueillante. Un changement de rythme s’impose soudainement au voyageur que je suis. Mon emploi du temps se modifie forcément, mes projets de fin de vacances prennent un autre tour. C’est donc sans trop de peine que j’ouvre mon ordinateur pour me remettre à l’ouvrage… Le compte à rebours du retour est commencé, l’heure est venue d’ouvrir certains dossiers consciencieusement apportés avec moi. S’il faut certes planifier son départ, un retour n’a pas moins de raison d’être quelque peu préparé.

Sur ces mots, je vais profiter d’un ciel gris et du temps doux pour aller faire mes longueurs en plein midi.

Le 10 février
Sud Hôtel, Le Tampon

1 commentaire:

Johanne a dit…

Gilles

Encore une fois, ton blogue est impressionnant, tes photos magnifiques...j'ai hâte de t'entendre raconter de vive voix toutes tes aventures. Un nouveau hobby, la plongée sous-marine que tu sembles bien appréciée et maîtrisée, et que tu voudras probablement poursuivre chez nous....elle te servira sûrement à l'occasion dans ton travail.

La mauvaise température est un signe que le temps du retour est venu...En regardant en arrière, tu dois te compter chanceux de toutes les belles activités que tu as pu faire. Présentement, il y a du mauvais temps un peu partout. Chez nous aujourd'hui et demain, on sera sous la pluie verglassante. A Paris, il y a une violente tempête hivernale qui a néccessité la fermeture des deux aéroports, et l'annulation de plus de deux cents vols. Heureusement que tu reviens que la semaine prochaine parce que tu serais confiné à l'aéroport à attendre un vol de retour.
Profite bien du temps qu'il te reste, même sous le mauvais temps, dis-toi que c'est mieux que sous la neige, le froid et la pluie verglassante.

A mardi
Johanne XX